Évaluation des risques professionnels : le risque de chute

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L’évaluation des risques professionnels est une obligation légale qui vise à initier un travail de prévention dans les entreprises.
Cette évaluation est réalisée à l’aide du DOCUMENT UNIQUE. Ce dernier n’est pas formalisé mais doit revêtir une forme pratique et adaptée à la profession.
Le premier travail à faire est le découpage en UNITE DE TRAVAIL.
Dans les articles précédents nous avons étudié les unités de travail suivantes : les postes de mise en revêtement, de coursier, les sableuses, les résines, le plâtre et le poste du ménage.

A partir d’aujourd’hui nous changeons d’approche et nous examinons les risques qui s’appliquent sur la totalité du laboratoire. L’échelle de cotation du risque adoptée jusqu’à présent pour analyser l’exposition au sein des unités de travail n’est plus pertinente à ce niveau. Pour cette raison nous aborderons les facteurs de risque mais nous ne les quantifierons pas. Ce qui ne retire rien aux actions de prévention à mettre en œuvre puisqu’elles consistent à réduire ces facteurs au plus bas niveau compatible avec le bon fonctionnement du laboratoire.

Nous allons traiter ici le risque de chute de plain-pied. C’est-à-dire le risque de chute sur une surface ne présentant aucune rupture de niveau ou des ruptures de faible niveau (marches) et nous évoquerons également le cas des escaliers.
Contrairement à ce qui semble intuitif, l’essentiel de la responsabilité d’une chute n’est pas imputable à la personne qui chute mais à son environnement professionnel.

Le danger est rarement manifeste (présence banale de traces humides ou de résine sur le sol…) il est également très souvent liée à un déplacement rapide (ce qui est la norme dans un laboratoire !)

Les dommages

Ils vont de quelques contusions à des entorses ou des fractures et en France, en moyenne ces chutes de plain-pied sont à l’origine d’une vingtaine de morts par an. La gravité du dommage augmente avec l’âge car la masse musculaire diminue, les tissus deviennent moins souples et les gestes plus lents et moins précis.

Les modes d’exposition

Un sol glissant est un premier facteur de risque. Le sol peut être glissant car lors de l’installation du laboratoire un revêtement du sol inadapté a été choisi et l’utilisation normale des produits du laboratoire (résine, plâtre, revêtement, vapeur d’eau…)
aggrave la situation.

Un sol peut également être rendu glissant par des projections non maitrisées de résines ou de liquides.
Un second facteur de risque est la présence de marches ou de dénivelés. Ces derniers sont fréquents lors des agrandissements de laboratoire qui utilisent des pièces annexes.

Un troisième facteur de risque est la présence d’un escalier, surtout s’il est doté de marches étroites démunies de nez de marches adaptés, d’une seule main courante et mal éclairé.

Enfin un quatrième facteur de risque est la présence d’un animal de compagnie en liberté dans le laboratoire, chien ou chat.

Qualité du sol

Lors de l’aménagement du laboratoire il faut s’assurer de la qualité du sol. Il doit être antidérapant et faire l’objet d’un entretien adapté (il existe des normes et les CARSAT peuvent aider au choix). Les pièces « humides » doivent être dotées de caillebotis. Ces derniers ne doivent pas être trop épais pour éviter de créer un dénivelé. Les résines doivent être captées au plus près de leur émission, avant qu’elles ne se dispersent sur le sol et augmentent sa glissance.

Présence de marches

Il faut éviter au maximum la présence de marches dans le laboratoire et si l’environnement le permet, les remplacer par des plans inclinés munis de dispositifs antidérapants et éventuellement de rampes. Ce sol sans marches s’il diminue le risque de chute possède également un second atout, il permet de mécaniser une partie des tâches du personnel. Par exemple les charges (sacs de plâtre, seaux de ponce ou de revêtement, bac de décantation…) peuvent être transportées sur des chariots ou des tablettes mobiles à travers tout le laboratoire. Le ménage peut également être réalisé à l’aide d’une auto-laveuses si la surface est importante et la circulation aisée.

Présence d’un escalier

En cas de présence d’un escalier, il doit être doté de deux mains courantes, les nez de marches doivent être antidérapants et la commande d’éclairage aisément accessible dans les deux sens de circulation. Enfin, il peut être envisagé de le doubler par un monte-charge pour éviter le port de charges dans l’escalier.

Présence d’animaux

Concernant les animaux de compagnie, ils ont tendance à se coucher un peu partout ou débouler dans les jambes sans que les salariés puissent les détecter à temps pour peu qu’ils transportent des charges qui masquent le sol devant eux.
Ces animaux sociaux doivent être cantonnés aux bureaux ou maintenus hors du laboratoire, d’autant que leur habitude de flairer au niveau du sol ou de se lécher les expose fortement à toutes les poussières délétères du laboratoire (silice, particules métalliques…)

EVALUATION DU RISQUE PROFESSIONNEL
Le risque peut être évalué par exemple selon les facteurs suivants :

> Sol glissant

> Présence de marches

> Présence d’escalier

> Présence d’animaux

Un laboratoire sans aucun facteur de risque est un laboratoire a faible risque de chute et inversement un laboratoire qui cumule tous ces facteurs est un laboratoire à risque élevé de chute. Une gradation peut être établie entre ces deux extrêmes.

REMARQUE
L’évaluation doit être réalisée sur place par un organisme compétent et en aucun cas par téléphone ou par Internet car chaque laboratoire possède ses spécificités et ses contraintes.

Article rédigé par Michel Chaix

EN SAVOIR PLUS

Contactez le CNIFPD : Virginie Orfila
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Last modified: 17 septembre 2019