Évaluation des risques professionnels : le Coursier

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L’évaluation des risques professionnels est une obligation légale qui vise à initier un travail de prévention dans les entreprises. Cette évaluation est réalisée à l’aide du DOCUMENT UNIQUE. Ce dernier n’est pas formalisé mais doit revêtir une forme pratique et adaptée à la profession. Le premier travail à faire est le découpage en UNITÉ DE TRAVAIL.
Dans l’article précédent nous avons étudié la première unité de travail qui est le poste de mise en revêtement. La deuxième unité de travail que nous examinons aujourd’hui est le poste de coursier.
Par la suite les postes de méthacrylates, les sableuses… seront abordés et étudiés.

Le poste de coursier est exposé au risque routier.

Les dommages

Les dommages sont ceux d’un accident de la route.

Les modes d’exposition

Ils sont fonction du mode de locomotion (automobile ou deux-roues), de l’état du véhicule (récent ou pas, qualité de son entretien), de la vitesse donc du type de circulation (urbaine, rurale, de montagne, sur autoroute), de l’attention du conducteur (état de fatigue, horaire, utilisation du téléphone portable) et de la protection du conducteur pour un deux-roues. L’itinéraire et la circulation sont en général bien connus, les points particuliers bien identifiés : ces derniers éléments sont positifs concernant la prévention et la qualité de la prestation.

La prévention doit être étudiée selon trois axes : le véhicule, la téléphonie, le conducteur.

Le véhicule

Le véhicule doit être récent, c’est-à-dire doté des dernières avancées technologiques en matière de sécurité (airbag, assistances, freinage d’urgence, limitateur de vitesse …etc) et bien entretenu par un réseau spécialisé. Une automobile doit être privilégiée, l’utilisation d’un deux-roues doit être exceptionnelle et dans ce cas le pilote bien équipé. Le véhicule doit être adapté au type de circulation. Beaucoup de “citadines” roulent en zone semi-rurale, c’est dangereux !
Le véhicule doit être équipé de pneus “hiver” lorsque la saison l’impose ou de pneus “quatre saisons”. Ces types de pneus sont efficaces même lorsque la température baisse (seules les régions de plaine dans le sud de la France peuvent éventuellement rouler en pneus classique toute l’année).

La téléphonie

L’utilisation du téléphone en conduisant est un élément majeur de distraction de l’attention. L’utilisation du téléphone en conduisant doit être bannie.
Le téléphone doit être en position messagerie (tous les téléphones en possession du coursier) lors de la conduite. Les messages doivent être lus lors des arrêts chez les praticiens ou lors de haltes convenues en fonction de l’itinéraire. L’équipement « mains libres » doit être utilisé à l’arrêt. Son intérêt réside en particulier dans la présence d’une antenne extérieure dont le rayonnement n’impacte pas le conducteur.
Les messages reçus doivent être en provenance exclusive du laboratoire et concerner des urgences ou des modifications d’itinéraire. Au sein de certains laboratoires, en province, où peut régner une grande confiance, des praticiens peuvent appeler directement les coursiers : cette procédure doit être revue.

Le conducteur

Le travail de nuit doit être banni. Les horaires de travail classiques doivent être privilégiés mais les débordements en soirée ou le matin tôt sont acceptables si la situation l’exige. Le permis de conduire du coursier doit être présenté au moins une fois par an au responsable du laboratoire et le coursier doit immédiatement prévenir ce dernier en cas de retrait du permis (y compris s’il a eu lieu pendant le week-end).
Il existe des stages de sensibilisation ou des formations spécifiques auprès d’organismes spécialisés dans la sécurité routière

PNEUS
REMARQUE 1
On ne parle plus de « pneus neige ». Cette appellation laisse penser que ce type de pneu est réservé à la conduite sur neige. Or dans la plupart des régions en France il ne neige que quelques jours par an et pas tous les ans ! Donc la conclusion la plus logique avec cette appellation est que le pneu neige n’est pas un investissement rentable. Pour éviter ce type de raccourci, on parle donc de pneus “hiver”.
REMARQUE 2
La principale caractéristique du pneu hiver est son efficacité lorsque la température extérieure descend sous les 7 à 8 °. Dans ces conditions les pneus classiques perdent de leur adhérence, surtout lorsque la chaussée est humide. La gomme du pneu hiver est efficace et rentable à partir de ce seuil, et le reste lorsque les températures deviennent négatives.
TÉLÉPHONIE
REMARQUE 3
Le téléphone portable doit être utilisé véhicule à l’arrêt. Cependant il faut savoir qu’une partie du rayonnement émis par le téléphone à l’intérieur du véhicule est réfléchi vers les occupants par la carrosserie métallique. L’antenne extérieure évite ce désagrément (mains libres).
HORAIRE DÉCALÉ
REMARQUE 4
Le travail en horaire décalé (à fortiori le travail de nuit) peut fatiguer anormalement l’organisme. Cette fatigue est d’autant plus sensible que le coursier, ou tout autre opérateur, est en fin de carrière professionnelle ou qu’il pratique ces horaires depuis plus de dix ans.
EVALUATION
REMARQUE 5
L’évaluation doit être réalisée sur place par un organisme compétent et en aucun cas par téléphone ou par Internet : chaque laboratoire a ses spécificités et ses contraintes.
REMARQUE 6
Cette évaluation va permettre de hiérarchiser les risques présents dans le laboratoire afin de les traiter de façon pertinente. L’objectif étant d’arriver, éventuellement en plusieurs années, à une évaluation à 4/16 pour un risque côtoyé quotidiennement.

Article rédigé par Michel Chaix

EN SAVOIR PLUS

Contactez le CNIFPD : Virginie Orfila
01 49 29 46 11 – cnifpd@orange.fr
www.cnifpd.fr

Last modified: 3 janvier 2019