Évaluation des risques professionnels : le risque incendie

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L’évaluation des risques professionnels est une obligation légale qui vise à initier un travail de prévention dans les entreprises. Cette évaluation est réalisée à l’aide du DOCUMENT UNIQUE. Ce dernier n’est pas formalisé mais doit revêtir une forme pratique et adaptée à la profession. Le premier travail à faire est le découpage du laboratoire en UNITE DE TRAVAIL.

Dans les articles précédents nous avons étudié les unités de travail suivantes : les postes de mise en revêtement, de coursier, de sableuse, de résine, du plâtre et du ménage. Puis nous avons changé d’approche et nous avons examiné les risques qui s’appliquent sur la totalité du laboratoire, comme le risque de chute, le risque biologique et dernièrement le risque électrique. L’échelle de cotation du risque n’est plus pertinente à ce niveau. Pour cette raison nous aborderons les facteurs de risque mais nous ne les quantifierons pas.
Ce qui ne retire rien aux actions de prévention à mettre en oeuvre puisqu’elles consistent à réduire ces facteurs au plus bas niveau compatible avec le bon fonctionnement du laboratoire.
Nous examinons aujourd’hui le risque incendie.

Au sein des laboratoires, le risque incendie est essentiellement dû à la présence de flammes nues (becs Bunsen, chalumeaux) qui peuvent initier une combustion (proximité ou chute d’objets inflammables) ou une explosion (méthacrylates, poussières fines). Le tout pouvant être aggravé par la présence de bouteilles de gaz (acétylène, butane, propane, oxygène).

Les dommages

Les incendies ou les explosions touchent généralement les parties découvertes du corps des salariés (mains et visage) mais ils peuvent s’avérer mortels.

Les modes d’exposition

Les becs Bunsen

Au sein de nombreux laboratoires, ils sont allumés quasiment en permanence et les tuyaux d’alimentation sont très peu vérifiés (une date de péremption apparait sur les tuyaux homologués)

Les chalumeaux

Ils sont peu utilisés mais le paradoxe sécuritaire réside dans la présence permanente de bouteilles d’acétylène et d’oxygène, souvent mal fixées au mur et qui sont de petites bombes à retardement au sein du laboratoire en cas d’incendie !

Les méthacrylates

Ces produits sont très utilisés en prothèse dentaire pour réaliser des résines. Ils ont une odeur caractéristique pour le personnel étranger au laboratoire et sont inflammables. Le risque provient de la concentration du monomère dans l’atmosphère du laboratoire.
En utilisation habituelle, le produit se diffuse en phase pâteuse à partir du godet contenant la résine pendant environ cinq minutes, ensuite il durcit.
Si les opérateurs utilisent une dizaine ou une vingtaine de godets par jour, répartis sur quelques postes de travail et dans une pièce ventilée, il n’y a pas de risque.
Le problème pourrait se poser pour des équipes spécialisées, travaillant au sein d’un même local et avec une activité soutenue (réparations par exemple).

 Remarque : ces produits sont également irritants pour les voies respiratoires et allergisants (voir article sur les résines) 
Les poussières fines

Les poussières fines métalliques doivent impérativement être captées à la source, elles ne génèrent donc pas en situation habituelle, d’atmosphère explosive.
Il faut cependant rester méfiant envers les situations dégradées dans lesquelles un local se remplirait accidentellement de poussières fines, en particulier les poussières métalliques utilisées par les imprimantes à technologie laser.

 Remarque : ces poussières sont également cancérigènes par inhalation. 

La prévention passe par plusieurs points :

  • Le respect de la réglementation à l’installation du laboratoire avec en particulier la présence éventuelle d’issues de secours (surtout dans les étages)
  • Le maintien dans le temps des accès libres à ces issues de secours
  • La présence et la vérification annuelle du matériel de lutte contre l’incendie (en particulier des extincteurs adaptés)
  • L’utilisation de matériel et d’outillage électriques (induction) pour éviter tout approvisionnement en gaz (bouteilles, réservoirs, bonbonnes, gaz de ville)
  • Une ventilation générale des locaux du laboratoire et la captation à la source des méthacrylates lors de leur utilisation (système de cloche au-dessus des godets de résine)
  • Des tuyaux d’alimentation des becs Bunsen homologués et en état de validité (date de péremption respectée)
  • La formation d’au moins un salarié par laboratoire à la prévention du risque incendie

EVALUATION DU RISQUE PROFESSIONNEL

Le risque peut être évalué par exemple selon les facteurs suivants :

  • Accès aux issues de secours, libres en permanence
  • Présence d’extincteurs vérifiés annuellement
  • Absence de gaz (bouteilles ou circuit) dans le laboratoire (les petits chalumeaux manuels sont acceptés)
  • Présence d’une ventilation générale entretenue
  • Captation à la source des méthacrylates (avec rejet à l’extérieur)
  • Alimentation des becs Bunsen par des tuyaux adaptés et en cours de validité
  • Présence d’un salarié formé à la prévention du risque incendie
  • Un laboratoire qui respecte toutes ces prescriptions a une valeur de risque très faible. Inversement, le non-respect d’une prescription élève la valeur du risque incendie dans le laboratoire.
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REMARQUE
Le méthacrylate ne peut pas être capté par l’aspiration de la cheville (car c’est un gaz)
L’évaluation doit être réalisée sur place par un organisme compétent et en aucun cas par téléphone ou par Internet car chaque laboratoire possède ses spécificités et ses contraintes.
L’évaluation peut être réalisée par le responsable du laboratoire mais cette opération est généralement chronophage pour les non-spécialistes.

Article rédigé par Michel Chaix

EN SAVOIR PLUS

Contactez le CNIFPD : Virginie Orfila
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Last modified: 20 décembre 2019