La CPLD ne manque pas d’air

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La CPLD Occitanie a fait partie du projet national porté par l’UNPPD sur la restructuration de la filière. Ce projet consistait en un accompagnement des laboratoires dans une action collective de progrès technologiques et d’amélioration de leur compétitivité.

En 2010, la CPLD Occitanie avait ainsi vu le jour en s’équipant d’imprimantes 3D par fusion laser de métal.
A ce moment-là, la priorité avait été axée sur l’innovation technologique en laissant de côté la prévention des risques.
L’évaluation des risques réalisée dans le Document Unique a mis en évidence, en particulier, des carences dans le domaine de la qualité de l’air qui se manifestent par la diffusion de poussières délétères dans l’ensemble des locaux.

Conscients que ce point devait être traité au vu de la dangerosité de la poudre de chrome cobalt pulvérulent manipulée par les opérateurs, les gérants de la coopérative ont décidé de mettre en application les préconisations du guide édité par l’UNPPD « Le risque chimique lié à l’utilisation de CrCo pulvérulent & de la zircone ».

Pour ce faire, la CPLD a demandé à la CARSAT Midi Pyrénées de réaliser un contrat de prévention, dans le cadre de la Convention Nationale d’Objectifs N°AA110. Cette CNO d’une durée de 4 ans signée le 31 juillet 2019 entre l’UNPPD et l’Assurance Maladie permet aux laboratoires de prothèse dentaire d’obtenir des subventions sur l’acquisition de matériel améliorant les conditions de travail.
Grâce à ce contrat, les travaux engagés à la CPLD ont été financés à hauteur de 30 %.

Au niveau des locaux, ces travaux ont consisté à :

✔ regrouper les activités mettant en œuvre des poudres
✔ séparer cette zone des autres locaux
✔ créer lave main, vestiaires et douche spécifiques à cette zone

Au niveau de la ventilation, il a été mis en place :

✔ Un réseau d’aspiration avec rejet extérieur pour les opérations de :

● tamisage / vidange des aspirateurs récupérateurs de poudre
● burinage dans les boîtes à gants
● grattage à la cheville(1) (avec écran séparateur entre air pollué et air inhalé)

✔ Un réseau d’aspiration avec traitement des poussières à l’eau et rejet extérieur pour le meulage2
✔ Un réseau d’aspiration pour les imprimantes résine : ventilation générale dans le local (45m3/h)
✔ Un contrat d’entretien (vérification annuelle des performances et entretien),
✔ Un dossier administratif constitué d’une notice utilisateur et d’un dossier d’installation (valeurs de références, plans, etc.)

Les mesures déjà mises en place au sein de la CPLD continuent d’être appliquées :

✔ Le port des combinaisons et de vêtements spécifiques de travail (les vestiaires créés permettent aux salariés de pouvoir se changer sur place et d’éviter la contamination de leur tenue personnelle ) ;
✔ Le nettoyage des vêtements de travail sur place (machine réservée à cet effet) ;
✔ L’utilisation d’un aspirateur de type professionnel doté de filtres spécifiques (HEPA 14) et de sacs adaptés ;
✔ L’entretien régulier de cet aspirateur par un réseau spécialisé ;
✔ L’élimination des déchets dans des poubelles fermées, conditionnés dans des sacs étanches fermés et étiquetés ;
✔ Le nettoyage des surfaces assuré régulièrement selon une procédure adéquate ;
✔ L’information du prestataire de nettoyage (via un plan de prévention).

Le personnel de la CPLD a également suivi une sensibilisation aux risques chimiques grâce à une formation gratuite et à distance délivrée par l’INRS : Acquérir les notions de base sur les produits chimiques.

Ce projet engagé par la CPLD a été une réelle avancée pour l’amélioration des conditions de travail des opérateurs. Ces derniers en ressentent clairement les bénéfices dans leur quotidien professionnel, que ce soit au niveau de la suppression de l’empoussièrement ou de la réduction significative du bruit dans le bureau.

Mission réussie pour le CNIFPD qui encourage ainsi tous les laboratoires à effectuer ce type de démarche et à profiter de la CNO qui prend fin le 31 juillet 2023.

Le cobalt a été classé substance CMR, s’il est réglementairement nécessaire de l’indiquer sur le conditionnement de vente des prothèses pour informer les chirurgiens-dentistes, il ne faut pas oublier que la dangerosité concerne tout d’abord les opérateurs exposés à sa poussière.

En effet la responsabilité d’un employeur est de protéger la santé du personnel qui utilise des produits dangereux. Ce type de démarche y contribue et doit être généralisée à la prévention des risques générés par les poussières de silice et le dégagement de méthacrylate.

De plus, grâce à ce projet, la collaboration du CNIFPD avec la CARSAT Midi Pyrénées et l’INRS a permis d’améliorer les connaissances sur des risques émergents. En effet l’INRS est intervenu à la CPLD afin d’identifier les phases d’activité les plus émettrices de poussières lors des opérations de fabrication additives métal. Cette approche s’inscrit dans le cadre de l’action nationale de la branche assurance maladie risques professionnels (2019-2022) visant à améliorer la connaissance des risques liés à l’exposition des salariés à des agents chimiques pour des situations de travail encore mal connues. Elle fait partie plus spécifiquement de la campagne inter régionale (CARSAT Aquitaine, Centre Ouest et Midi Pyrénées) sur la fabrication additive métal.

POUR EN SAVOIR PLUS

Virginie Orfila
CNIFPD

Last modified: 6 décembre 2021