Mutualisation et force de production

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Depuis plusieurs années, les laboratoires de prothèses dentaires ont à faire face à une forte concurrence des pays à bas coût de main d’œuvre, mais également d’autres acteurs du secteur dentaire qui créent des centres de production pour traiter directement avec les chirurgiens-dentistes.

Pour faire face à cette concurrence, les laboratoires dentaires doivent améliorer leur rapport qualité/ délais/coûts. Cela passe par l’industrialisation de la fabrication des composants mécaniques des prothèses. En ce sens, les technologies de CFAO (Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur) et les techniques de production de haute performance s’imposent au métier.

Les fabricants de prothèses dentaires sont des TPE pour grande partie. C’est pourquoi, face aux montants et à la nécessité de rentabiliser des investissements industriels, la mutualisation de moyens de production par plusieurs laboratoires constitue la meilleure solution pour atteindre un taux de charge efficace des machines industrielles.

A partir de 2008, le CNIFPD avait engagé un programme national de “Progrès Technologique Collectif” basé sur la création de Coopératives régionales de Production des laboratoires Dentaires : les CPLD’s. Ces groupements se constituent sous la forme de SARL Coopérative Artisanale (SCA) à capital variable. Toujours en activité, la CPLD Midi Pyrénées et la CPLD Lorraine continuent leurs acticités.
Nous sommes allés à leur rencontre et partageons dans ce numéro et dans le prochain, notre rencontre avec leurs Présidents.

LA CPLD Midi-Pyrénées

PDF Actualités : Pouvez-vous revenir sur l’origine de création du regroupement Midi-Pyrénées ?

Michel Coulange : La CPLD MP, Coopérative de Production des
Laboratoires Dentaires Midi-Pyrénées, a été créée en avril 2011, grâce à une personne dont nous regrettons la disparition, M. Sylvestre Nunes, qui de par ses connaissances, son charisme et son dynamisme a su donner une magnifique impulsion positive pour faire entendre raison aux cogérants des CPLD.

S’entendre pour produire en quantité, avec une grande qualité et une reproductibilité (chose impensable à la création), les bases de la fabrication de prothèses sans soucis, sans soudure, était sa vision de notre avenir.

PDFA : Comment s’est déroulée la mise en place de la CPLD ?

M.C. : Nous étions 17 laboratoires au départ. Nous avons commencé par acheter une’ PXS ‘de chez Phenix qui a été installée dans un laboratoire avec l’embauche de notre premier salarié, Franck. Très vite nous avons compris que cela n’était pas viable, dû à la
longueur de production et au milieu d’une enceinte privée.
Nous avons décidé de suivre une autre voie, en prenant un local industriel adapté, en achetant une machine plus puissante pouraugmenter les cadences, (une’ PXM’) et en prenant un salarié supplémentaire : Benjamin.

PDFA : Et aujourd’hui, quel bilan pouvez-vous en faire ?

M.C. : Nous venons de passer la 7e année critique en gestion ; avec succès mais non sans mal. Durant ces années nous avons rencontré un problème majeur du fait du coût de maintenance des machines d’autant plus après le rachat de Phenix Systems par la société
3DSystems, ceci peu de temps après l’achat de notre PXM.

Après quelques sueurs froides dues à un management incompréhensible de cette société, pour nous prothésistes, nous avons pris conscience qu’il fallait trouver des solutions pour sortir de ces impasses.

Sachant que le fabricant était en position de monopole, le seul moyen de s’en sortir était de former nos jeunes à la maintenance et qu’ils prennent en charge toute la production. Ils ont ainsi su intégrer les notions de base et peuvent maintenant, intervenir sur les machines pour limiter le déplacement d’un technicien 3DSystems.

Le bilan aujourd’hui est simple, la CPLD MP est en mode de production continue, ce qui apporte un service indéniable aux laboratoires. Rien n’est abouti en industrie et il faut persévérer constamment.
Nous produisons : inlay-core, inlay, chapes, couronnes, bridges, stellite, guide, quadélix, barres etc.

Depuis la création nous avons perdu 5 cogérants pour raisons économiques, (il faut le gérer aussi). Aujourd’hui nous sommes donc 12 associés et 7 laboratoires externes.

Notre ambition maintenant est de développer les process et augmenter de manière significative le nombre de laboratoires en changeant aussi les statuts de la coopérative, pour créer une force régionale telle l’OCCITANIE.

De ce fait, nous allons faire les modifications nécessaires pour devenir “CPLDO” : La CPLD d’Occitanie.

Nous invitons les laboratoires à nous rejoindre, il n’y a pas de concurrence dans cet espace…

De plus, nous sommes fier d’accueillir au sein de nos locaux le “CNIFPD” avec l’intégration de Virginie Orfila et qui va permettre une vision à long terme de notre création.

Michel COULANGE
Président de la CPLD MP

 

Le Pôle d’Innovation

Le CNIFPD a été créé et s’est développé en symbiose avec l’UNPPD. Afin de poursuivre sa croissance et mieux soutenir les disciplines émergentes, en particulier la technologie par fusion laser, le pôle d’innovation se délocalise pour une plus grande proximité avec les structures techniques de production.

Ce rapprochement est une nécessité pour me permettre d’être au cœur de l’activité. Il est également nécessaire pour dynamiser une filière qui se doit d’allier son savoir-faire artisanal avec les défis tant technologique que sécuritaire pour se pérenniser et être un acteur indispensable dans son domaine.
C’est pourquoi le président de l’UNPPD, M. Munerot a décidé de transférer mon poste au sein de la CPLD Midi Pyrénées, tout en conservant le siège social du CNIFPD à Paris. C’est ainsi l’opportunité pour moi de mettre en pratique mon diplôme universitaire « impression 3D » obtenu cette année à l‘UBS (Université de Bretagne Sud).

Je continuerai donc de travailler sur mes diverses missions actuelles dans les domaines suivants :

  • Qualité avec la charte CQLab ;
  • Santé et sécurité au travail sur différents projets menés actuellement ;
  • Normalisation avec ma participation à la commission « Médecine Bucco-Dentaire » à l’Afnor ;
  • Suivi de l’évolution de la réglementation ;
  • De publier des articles et diffuser des informations à travers les différents moyens de communication de l’UNPPD.

A cela s’ajouteront et surtout se compléteront des projets autour de la CFAO et des différentes problématiques qui résultent de ces technologies.
Après près de 11 ans dans les locaux de l’UNPPD, c’est avec plaisir que je suis prête à me lancer dans ce nouveau challenge.

Virginie ORFILA
Ingénieure du CNIFPD

Last modified: 22 novembre 2018