Trop, trop, trop et trop de chairside , même dans le Thalys à mon retour de l’IDS, le plus grand salon dentaire du monde, à moins de 3H30 de Paris, deux chirurgiens-dentistes dans le même wagon qui discutent ensemble et leur conversation tourne sur le sujet : comment faire des économies et supprimer leurs laboratoires de prothèse dentaire …
Voilà en résumé 3 jours d’IDS…
155 000 personnes
163 000 m² d’exposition
1 617 exposants
et dans les longues allées de ce salon pas un pour rattraper l’autre…
Voilà le principal ressenti après avoir visité le premier Hall de cette gigantesque exposition.
C’est majoritairement que les Fabricants nous tournent le dos, après avoir développées leurs entreprises grâce à nous, certains veulent désormais s’accaparer une part de nos productions en les commercialisant directement chez nos clients.
Certains prothésistes dentaires formateurs les ont même aidés à développer leurs savoir-faire, avec ou sans stabylo, c’est ainsi…
Scandaleux, oui sûrement, mais que répondre, que faire, les nouvelles technologies et le numérique envahissent la planète dans tous les domaines, à nous de trouver les réponses.
La prothèse va bien et elle a même de beaux jours devant elle : la population vieillissante, les couvertures des mutuelles plus présentes… Mais ce sont les prothésistes dentaires qui risquent de sentir le plus le changement, avec l’appétit sur-développé par certains : uberisation, plafonnement, industrialisation, politique de santé….
Alors qu’en est-il de cet IDS, de ces technologies, de ces présentations fracassantes ? Peuvent-elles nous aider ou nous desservir ?
/// L’IDS, « C’EST POUR NOUS ? »
Des machines avec la ONE d’Ivoclar Vivadent, réservée principalement aux chirurgiens-dentistes, pour usiner des blocs d’Emax et de Full Zircone, unitaires et bridges de 3 dents réalisés en 20 minutes, sintérisation incluse, ce qui a value une fronde mondiale sur les réseaux sociaux de nombreux prothésistes dentaires.
Nobel et Kavo dans un même bateau, pour la même philosophie : réaliser sans le laboratoire, des unitaires et des bridges en full zircone… là aussi, adieu le binôme dentiste / prothésiste !
Et puis les autres, tous les autres, qui préparent la suite ou qui la développent plus, plus et encore plus : Dentsply / Sirona, 3 Shape, DW et Straumann, Planmeca Planmill 40s, Imes Icore, les développements d’Exocad…
Même Vita y va de son four et de ses produits dédiés aux cabinets dentaires, idem pour GC. Sans parler de tous les autres qui le preparent mais qui n’osent pas le dire ouvertement en regardant les Majors prendre les premiers, ce virage.
J’oubliais, les imprimantes 3D, avec la Formlabs en tête, un super produit, fiable et économique, à moins de 4 000 €, pour réaliser en premier des modèles et des guides, mais là aussi, la cible première est le cabinet dentaire…
En gros un énorme salon où le leitmotiv est rapidité et suppression des intermédiaires. Suppression des prothésistes dentaires mais pas de la prothèse évidemment !
L’IDS donne “une tendance” pour les deux à quatre années à venir. C’est donc à nous d’insuffler sur ce marché, nos orientations et non celles d’industriels voraces, qui ont développé leurs business grâce à nous.
Avec les scanners intra-oral très présents à l’esprit de nos clients, dans leurs intentions d’en acquérir, il nous appartient de maîtriser ces flux.
Certains laboratoires l’ont déjà compris et préparent leur avenir par la captation du marché.
Ce n’est d’ailleurs pas la seule solution, la proximité est une demande importante que les prothésistes dentaires peuvent défendre avec leurs armes.
Pour les plus petits ce sera la disponibilité et pour les plus importants, la mise à disposition de “techniciens” dans les cabinets de groupe.
L’IDS est un excellent lieu pour ressentir cela, prévoir son orientation et changer de partenaire(s) industriel(s) si ces derniers veulent nous éliminer de leur développement de croissance. Ils doivent être des alliés et non des concurrents.
Par Michel Bastide,
Directeur de la publication
Photos : Koelnmesse
Last modified: 28 novembre 2017